Sénégal

Soutien au développement d'entreprises axées sur la nature et à la création d'emplois verts.

Au Sénégal, près de 7 millions d’hectares de terres sont dégradées (soit 34% de la superficie totale du territoire). Le coût de cette perte en termes de riz, de millet et de maïs – qui représentent 45% des superficies cultivées – est de 103 millions USD, soit 2% du PIB du pays. Depuis les années 1960, les niveaux de précipitations au Sénégal ont beaucoup fluctué entre les périodes de sécheresses intenses et prolongées et les tempêtes torrentielles aléatoires.

La dégradation des terres réduit les ressources disponibles et les actifs qui soutiennent les moyens de subsistance actuels et empêchent le développement de futures opportunités. Elle accentue le cycle entre dégradation environnementale et pauvreté, réduit la qualité de la vie et la sécurité alimentaire, et conduit à l’émigration des jeunes chômeurs à la recherche d’emplois dans les zones urbaines et dans d’autres pays. L’absence d’opportunité économique a conduit près de 10.000 migrants sénégalais à traverser la Méditerranée en 2016.

Dans ce contexte, le projet 3S du Sénégal se concentrera sur la restauration et la réhabilitation des terres agricoles dégradées en utilisant des pratiques agro-écologiques éprouvées qui renforcent la fertilité et la santé des terres sur le long terme, dans les zones affectées par la salinisation et l’acidification. Le projet se concentrera notamment sur la chaîne de valeur du Fonio, une culture céréalière traditionnellement cultivée dans la région du Sahel, et le développement d’un produit écologique, produit localement et biologique pour la consommation locale et les marchés internationaux.

Le projet vise à renforcer et à sécuriser les emplois ruraux pour environ 7 000 à 10 000 familles impliquées dans la chaîne de valeur du Fonio et à faire participer 3 000 à 5 000 nouveaux petits agriculteurs à l’activité afin de prévenir d’autres abandons ruraux. Le développement de la chaîne de valeur créera de nouveaux emplois liés aux différents services nécessaires en amont et en aval, avec sept centres de services pour l’approvisionnement, la vulgarisation, la formation et la microfinance. Les participants clés ciblés pour ce projet sont 150 à 200 organisations paysannes et groupes de femmes déjà organisés. Enfin, les communes rurales, en ajoutant de la valeur aux produits Fonio et en développant la chaîne de valeur et de nouveaux produits (par exemple, l’utilisation des déchets du Fonio pour le biochar), pourront bénéficier de déclarations fiscales avantageuses et du développement d’entreprises associées.